Représentation
Symbole
Culte
Origine
Inconnue
Nom des pratiquants
Raòbe
Représentants
Moine, Moniale
Type de croyance
Polythéiste
Le Yiehroddarma est une religion très ancienne qui vient du continent de Raendò, qui s’implanta sur Grimm au travers des populations raendò-kan. Le culte est composé d’un panthéon de divinités d’apparence humaine à tête d’animaux représentant chacune un domaine particulier. Plutôt que des dieux créateurs ou des gardiens, ce sont de puissantes entités mystiques qui par leurs caractères truculents influent sur le monde et son destin. Il s’agit d’une famille divine haute en couleur qui nourrit beaucoup de récits relatant leurs interactions parfois complices, parfois conflictuelles.
Sur le continent Raendò, la religion du Yiehroddarma était pratiquée depuis des temps séculaires. Quand les premiers pêcheurs raendò-kan découvrirent le continent de Grimm pour la première fois en 138 AB, une partie d’entre eux commencèrent à s’installer dans les petites îles du sud-est, puis sur une parcelle du continent qui deviendra Yafuò en 135 AB. C’est au travers des caravanes de marchands qui parcoururent plus tard le continent que le culte se propagea, et que certaines communautés raendò-kan se sont établies dans les pays qui les toléraient. Une multitude d’autels et de petits temples dédiés aux différents dieux du panthéon firent leur apparition et devinrent des lieux de pèlerinage pour les voyageurs.
En 126 AB, un ordre religieux en provenance de Raendò affréta un navire afin de bâtir sur le continent de Grimm un monastère comme lieu de dévotion pour les dieux du Yiehroddarma. Ils jetèrent leur dévolu sur un massif montagneux dénué de toute civilisation au sud du continent qu’ils nommèrent le Mont Kuraò. C’est au sommet de cette montagne que le monastère Gaôddin fut construit. C’est à la fois un lieu de consécration et d’entraînement martial pour les moines qui y résident, un lieu de prière pour les pèlerins, et une maison d’accueil pour les dieux en visite sur le continent.
Pour les moines du Yiehroddarma, les voies du destin sont issues du tumulte des relations entre les dieux. C’est cette vivante dynamique qui donne du sens à l’existence, et amène les croyants à chercher à comprendre l’autre. Les dieux du panthéon ne sont pas des êtres parfaits et inaccessibles, ils ont leurs humeurs et sont imparfaits. Ils rendent régulièrement visite à leurs fidèles selon leur envie et se plaisent à proposer des défis aux mortels courageux, offrant une récompense ou la réalisation d’un vœu en échange de l’accomplissement d’une épreuve. Ils se montrent facétieux, astucieux, et s’amusent parfois en jouant des tours à ceux qu’ils visitent. Ils prennent également le temps de discuter avec les mortels, prodiguant des conseils avisés et offrant leur aide compatissante à ceux qui traversent des périodes difficiles dans leur vie. Afin d’entretenir cette relation intime avec les dieux, les croyants leur dédient des offrandes de nourriture spécifiques aux préférences alimentaires de chacune des déités. Dans la culture raendò-kan, partager un bon repas crée un lien mystique entre les individus qui mêlent ainsi leurs destins.
Dix divinités constituent le panthéon du Yiehroddarma, avec chacun un domaine divin et un objet symbolique qui les représentent.
Pour Assiliam, la déesse à tête de lynx, la connaissance ne doit s’obtenir qu’au prix de l’effort de comprendre. Avec son pinceau, elle s’amuse à écrire la vérité de la manière la plus obscure afin de la rendre équivoque. Son parler cryptique teinté de cynisme a tendance à horripiler les autres dieux, à la fois confus et exaspérés. Seul Nunumin, son ami, peut se targuer de saisir les nuances de ses énigmes, et ne s’en prive pas. Assiliam est en fait lasse du savoir absolu, et cherche à refaire du réel un mystère. On lui prépare des patates douces pour la consoler ou pour invoquer sa mystique sagesse.
La déesse Nakitu, à tête de chienne, est de nature affable et peut de ce fait s’entendre avec n’importe lequel de ses homologues du panthéon. Mais cette complaisance cache un manque de confiance en elle à peine dissimulé derrière son éventail, dont les autres dieux profitent parfois pour la manipuler. Aktomi est bien la seule qu’elle considère comme une vraie amie, mais elle se garde bien de lui avouer : elle préfère témoigner son affection pour elle en la taquinant sans cesse. Des noix lui sont offertes pour flatter son ego et pour faire de bonnes affaires.
Le dieu Ernato est doté d’une tête de cerf, dont les bois ont la forme de l’objet qui le symbolise : le peigne. Dans les conflits incessants de la famille divine, il joue bien souvent le rôle du médiateur patient. Son recul réfléchi et impartial lui vaut d’être souvent considéré comme condescendant par ses pairs, malgré sa manifeste compétence pour la résolution des problèmes. Ernato a ainsi les qualités d’un meneur sans en avoir ni le titre, ni le respect qui va avec. Afin de faire honneur à ses efforts non reconnus, on lui offre des feuilles de chou tout en cherchant la force de pardonner les offenses et de reconnaître ses torts.
La déesse Aktomi arbore une tête d’araignée, et porte une jolie ombrelle aux motifs floraux derrière laquelle cacher sa timidité. Elle est souvent en retrait lors des réunions divines, et n’ose pas s’affirmer auprès de ses pairs, sauf peut-être lorsqu’il s’agit de défendre Ernato quand on critique sa diligence. Elle est secrètement amoureuse du dieu-cerf à l’insu de tous, à l’exception de Nakitu qui la tourmente sans arrêt à ce sujet. Afin de lui donner de la force et de la remercier de veiller sur l’équilibre naturel du monde, les mortels lui offrent en offrande des œufs dont elle raffole.
L’extravagant Nunumin se présente avec une tête de singe, toujours ornée d’une fleur d’hibiscus. Il fait toujours preuve du plus grand des sérieux quand il s’agit des choses les plus futiles. Mais son ton plaisantin concernant les affaires plus graves a tendance à ronger la patience des autres dieux. Il a une facétieuse tendance à espionner ses confrères divins afin de rapporter ses meilleurs ragots à sa compagne Assiliam, en racontant chaque détail de la manière la plus dramatique possible. On lui offre des citrons, dont il raffole de l’acidité, pour trouver l’inspiration ou dans l’espoir d’entendre un de ces racontars.
Xoshine, sublime dieu à la tête de cygne, est connu pour sa passion dévorante. De son plectre symbolique, il fait résonner les cordes de son biwa sacré qui anime les cœurs. Son incroyable charme lui vaut de nombreuses chamailleries avec ses confrères divins, qui le trouvent trop familier avec les mortels qu’il séduit. En réalité, c’est plutôt par jalousie que par décence que de telles tensions s’enveniment, et Xoshine se tient à distance de ces querelles futiles. Il préfère profiter pleinement de son existence en batifolant avec les fidèles. Ses fidèles lui offrent du gingembre pour attirer l’amour dans leur vie, ou même pour faire directement la cour à la déité volage.
Rigoureuse et droite, à Yerminia incombe la lourde tâche de capturer avec son soufflet la dernière expiration des défunts pour en extraire les âmes et les transporter vers l’autre monde. Sa tête de musaraigne est connue pour être la plus têtue du panthéon, mais les autres dieux sont tout de même reconnaissants pour son abnégation dans son travail qu’aucun d’eux ne serait prêt à faire. Elle est à la fois la meilleure amie de Hytme et sa rivale en amour, et est très critique envers Capulo. Les mortels lui offrent des prunes salées pour exprimer leur gratitude au nom de leurs proches défunts.
Capulo est un dieu à tête de tortue qui avec sa fidèle rame navigue sur les flots du destin. On raconte que le temps s’interrompt quand il fait une pause, souvent pour philosopher avec son amie Hytme. Son caractère impassible provoque souvent des quiproquos avec les autres dieux qui pensent que rien ne peut l’émouvoir. Yerminia lui fait souvent des remontrances quand il néglige son travail. Pour l’encourager dans son voyage sans fin et pour se garantir une longue vie, on lui fait offrande de concombres, coupés en tranches pour pouvoir les manger facilement tout en ramant.
La douce Hytme est une déesse à tête de carpe, et sa lumière divine provient de la lanterne dont elle ne se sépare jamais. Les autres dieux l’apprécient par sa grande gentillesse, mais lui reprochent souvent de trop s’inquiéter pour eux. Elle aime se lancer dans des discussions interminables avec Capulo, qui semblent ralentir le flux du temps. Elle est à la fois amie et rivale avec Yerminia, qui est tout comme elle éprise de Agurzil. Une offrande de lait frais permet de calmer ses anxiétés, et de favoriser la fertilité par sa lumière.
Le fier Agurzil possède une tête de taureau, et est armé d’un imposant fléau comme objet symbolique représentant sa force. Son honneur sans faille et son franc-parler attisent à la fois les foudres et le respect de ses pairs au sein du panthéon. Sa brûlante fougue affecte souvent sa capacité de discernement, qui le rend totalement aveugle à l’amour que Yerminia et Hytme lui portent. Bien qu’il soit parfois intrigué et déstabilisé par les attentions répétées des deux déesses, ces avances restent bien que trop subtiles pour l’esprit ingénu du grand guerrier. On lui offre du riz blanc pour obtenir sa vigueur au combat, ou pour lui souhaiter de trouver enfin un adversaire à sa mesure.
Les règles du Darma sont des préceptes religieux suivis scrupuleusement par les moines et, dans une moindre mesure, les croyants du Yiehroddarma. Ce code de conduite décline ses lois en deux catégories.
Les Règles fondamentales sont les interdits à ne pas violer. Elles ont pour fonctions de purifier l’âme et garantir l’harmonie entre les dieux et les mortels. En voici les lois les plus courantes:
Les Règle ordinaires sont des usages qui rythment la vie des raòbe, qui apaisent l’humeur et mènent vers la sagesse. En forgeant sa volonté par l’exercice rigoureux de ces rituels, on dit qu’il est possible d’éveiller son esprit. En voici quelques uns des plus pratiqués: