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Théorie de l’Emboîtement des Imaginaires

Événement

Date

152 PB

Ère

La Théorie de l’Emboîtement des Imaginaires est un essai qui fut écrit dans le cadre d’un projet de recherche de l’Académie Arcane d’Avilonn, par Ivirr Bruinoir en 152 PB. Ce texte posa les fondements de la compréhension moderne de la magie, et permit d’élargir le champ des possibles dans ce domaine encore très obscur.

Histoire

Depuis des temps reculés, on croyait que la pratique de la magie était dépendante d’un talent inné. Il fallait pour la maîtriser des prédispositions particulières telles qu’une intuition hors du commun, une forte volonté, ou même un esprit capable d’une extrême créativité. Pour cette raison, les personnes capables de manier la magie ont de tout temps inspiré crainte et fascination, si bien qu’ils furent pris pour cible lors de l’Inquisition menée par l’Église de la Croix.

Ce qui rendait cet art d’autant plus mystérieux, c’était l’inconstance dans le comportement de la magie d’un pratiquant à l’autre. Aucune règle cohérente semblait régir ce phénomène obscur, qui n’avait pas encore pu être étudié par manque d’informations fiables. Même ceux qui avaient le don ne parvenaient souvent pas à en expliquer le fonctionnement, et ne développaient leur sortilège que par empirisme non éclairé.

Le jeune Ivirr Bruinoir faisait partie de la première volée d’étudiants à avoir été reçu à l’Académie Arcane d’Avilonn en 141 PB. Originaire de Yrdhin, il avait très tôt dans son enfance vécu l’éveil : un phénomène rare qui permet de percevoir les forces qui régissent le monde. Pendant ses études il se prit de passion pour les sciences occultes fondamentales, et profita d’être entouré de mages pour interroger tous ceux qui voulaient bien répondre sur leur expérience personnelle avec la magie. C’est quand il eut son diplôme qu’il poursuivit ses observations en étant missionné par l’Académie sur un projet de recherche. C’est au bout d’un travail qui lui prit près de 6 années de tâtonnement qu’il acheva sa Théorie de l’Emboîtement des Imaginaires, qui parut sous forme de livre l’année suivante en 152 PB.

De nombreux exemplaires de l’ouvrage furent rapidement distribués dans toutes les grandes académies du continent, et fut particulièrement prisé par la noblesse qui permit de diffuser la théorie en dehors des réseaux d’érudit. L’essai révolutionnaire devint rapidement la première référence dans la définition de la magie, permettant de nombreuses avancées dans les arts occultes.

Fondements théoriques

Pour l’écriture de son essai, Ivirr Bruinoir est passé par diverses phases d’expérimentations afin d’analyser les comportements de la magie. Il a notamment longtemps étudié la persistance des sortilèges, qui variaient grandement selon les sujets observés. En croisant ces données, il parvint à identifier la source du phénomène magique et le déclina en trois grandes catégories.

L’imaginaire en tant que force

Depuis longtemps, les mages soupçonnaient que leurs talents dépendaient de leur capacité d’imagination et de visualisation. Mais d’autres phénomènes analogues à la sorcellerie semblaient provenir d’ailleurs, tels que les miracles pourvus par les prêtres ou la magie de certains druides. En tant qu’éveillé, Ivirr Bruinoir était capable d’observer ces différents cas de figure avec une acuité surnaturelle. Malgré cela, il fallut beaucoup de temps et d’efforts pour établir les distinctions et identifier les points communs des manifestations disparates de la magie. Les observations de Bruinoir conclurent que tout phénomène magique était bel et bien produit par une force de l’imaginaire.

La réalité est, selon cette théorie, définie par son imaginaire dominant. L’existence ne peut se manifester sans qu’un imaginaire puissant lui donne forme et sens. Par conséquent, toute forme de magie consiste à convaincre la réalité avec un imaginaire divergent du canon préexistant.

Différentes formes de magie

La théorie de Bruinoir décrit trois différents types d’imaginaire contenus les uns dans les autres par emboîtements. Ces trois formes de magie s’affrontent dans la définition de la réalité, à plus ou moins grande échelle.

La magie de l’Esprit est contenue dans celle du Commun, elle-même contenue dans la magie du Monde.

Magie du Monde

Cette forme de magie est la plus vaste et la plus diffuse. Parfois qualifiée de magie naturelle, elle indique que l’univers produit son propre imaginaire, sa propre idée de lui-même. Cette force primordiale tend à maintenir le monde tel qu’il se doit d’être, et de résoudre toute anomalie. La puissance de cette magie est incommensurable, bien que tant diluée dans l’immensité de l’existence qu’elle en devient presque imperceptible.

Seules quelques personnes développent spontanément la capacité de ressentir et de discerner cette magie, des éveillés à l’instar d’Ivirr Bruinoir. Ces individus sont capables, par un développement spécifique de leurs talents, de modifier la réalité en influençant ou en perturbant les flux de magie produits par le monde.

Magie du Commun

Aussi appelée magie mythique ou liturgique, elle se trouve au sein de la magie du Monde. Elle est alimentée par l’imaginaire collectif des peuples, au travers des légendes et des croyances. C’est elle qui donne aux entités transcendantes, telles les divinités et les êtres de légende, le pouvoir de transformer durablement la réalité du monde. La puissance de cette magie est considérable, mais dépend de la persistance des traditions qui l’a fait naître et se retrouve parfois mitigée par les divergences d’interprétations au sein des croyances.

Ceux qui peuvent l’employer ont une relation particulière envers ces êtres mythiques, et se voient accorder la réalisation de vœux en les implorant généralement par la prière. Ce sont souvent des dignitaires religieux, mais il arrive que des personnes se retrouvent liées de manière fortuite à ses représentants de l’imaginaire collectif.

Magie de l’Esprit

Issue de l’imaginaire d’un seul individu, on l’appelle aussi la magie arcanique. Contenue dans la magie du Commun, elle est la forme de magie la plus pratiquée sur le continent de Grimm. Sa puissance dépend de la force d’imagination de celui qui la manie, mais permet aux plus habile de produire des effets spécifiques avec une grande précision. Il s’agit de l’acte de convaincre le monde de réaliser une idée personnelle, la réalisation d’une pensée individuelle alternative et altérative.

C’est par un lourd entraînement ou de forte prédisposition que l’on peut parvenir à produire une telle magie, qui demande un intense effort intellectuel.  

Confrontations des Imaginaires

Dans la seconde partie de son exposé, Ivirr Bruinoir décrit les interactions qu’il a pu observer entre ces différentes formes de magie proposant des versions concurrentes de la réalité. Les différentes couches d’imaginaires semblent agir entre elles selon un cycle fermé.

La magie du Monde, pour préserver la réalité, réprouve la magie de l’Esprit. C’est pour cette raison que ce qui est produit par la magie arcane a tendance à se rétablir avec le temps à son état d’origine. Bruinoir nomma ce mécanisme de défense de l’univers la Réfection Canonique, qu’il étudia longuement afin de découvrir les moyens de la déjouer ou de la mitiger.

La magie de l’Esprit, de son côté, semble efficace pour contrer la magie du Commun. Il semblerait que la force de l’imaginaire d’un individu compétent est capable de perturber l’imaginaire collectif, en érodant le consensus qui anime celui-ci par des anomalies. Il est alors possible de neutraliser les effets de la magie du Commun, par processus nommé l’Inertie Discordante.

Pour finir, la magie du Commun semble profondément influencer la magie du Monde. Elle parvient graduellement à inséminer sa version de la réalité au canon universel, et ainsi transforme subtilement l’imaginaire universel. Cette évolution progressive, mais fondamentale, du monde fut désignée sous le nom de la Réalisation Mystique par Ivirr Bruinoir. Elle incorpore le mythe à la réalité de manière lente et irréversible.

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