Flèche de retour - Grimoire

Naissance de la civilisation elfique

Événement

Date

823 AB

Époque

Ce que l’on nomme la naissance de la civilisation elfique correspond en réalité à la datation de la plus ancienne trace d’écriture connue dans leur culture : un grand disque de bois fossilisé gravé de caractères cunéiformes.

Cet artefact retrouvé lors du chantier de la cité d’Albâtre en 471 AB aurait été utilisé comme pièce décorative dans le hall d’entrée du Sénat avant d’avoir été identifié pour sa valeur historique. C’est en fait la tranche de la souche d’un chêne, vieux de plus de 500 ans d’après ses cernes de croissance. Elle aurait été ensevelie par un glissement de terrain et lentement pétrifiée pendant plus d’une centaine de milliers d’années. C’est seulement ensuite qu’il aurait été retrouvé par une tribu elfe primitive qui, fascinée par cette pièce de bois en pierre, l’aurait utilisé comme médium artistique pour honorer leur déesse Gaela. Les linguistes aylonael mirent longtemps à déchiffrer cette relique, avant de comprendre que les mots inscrits étaient accompagnés d’une forme ancienne de notation musicale. La traduction du texte se présente comme suit : 

Chante dans la douce brise
Tant que les branches bruissent encore.
Laisse la joie t’emplir,
Avant que les feuilles ne tombent.

Grave tes mots dans la pierre,

non pour les tenir captifs,
mais pour qu’ils s’effacent lentement, 
et que ton âme soit libérée.

Va où l’ombre éclaire le chemin,
là où tes pas portent la terre.
Pars sans aucun bagage,
car partout Gaela t’accompagne.

Le bois m’a nourri, la pierre m’a lié. Dans l’œuvre universelle, je demeure.

Chaque strophe évoque un Aelom tutélaire : Fiss, qui célèbre la joie et la gratitude de vivre l’instant ; Sto, à qui l’on fait offrande de ses pensées pour mieux renaître et Ekk, qui inspire le voyage en quête d’enrichissement personnel porté par la foi. Cette chanson n’a pas de titre original, mais la citation « Le bois m’a nourri, la pierre m’a lié » fut retenue par les chercheurs pour la désigner autour des 355 AB. C’est en analysant grâce à la magie corporelle les strates du site d’excavation dans lequel l’objet a été retrouvé et sa silicification que l’on a pu établir précisément la date où les gravures ont été réalisées. Ce qui est absolument remarquable, c’est que personne ne comprend comment ce disque a pu être sectionné, car aucun outil de cette période ne permettait une découpe aussi parfaite. 

On sait assez peu de choses sur cette période et le mode de vie des elfes. Leurs premiers écrits n’avaient pas de but utilitaire, et servaient uniquement à s’exprimer artistiquement en décorant des œuvres artisanales ou rituelles. Par exemple, on a retrouvé des armes, des outils, des bijoux ou encore des pierres dressées. Ce n’est que dans des traces plus tardives, alors que leur langage se développait, que l’on découvrit davantage d’indices sur leur quotidien. Les tribus étaient nomades et vivaient de la chasse et de la cueillette. Elles étaient dépendantes des cycles naturels, et rendaient hommage aux forêts qu’elles considéraient comme sacrées. Les Aelom sont parfois mentionnés ou représentés, ce qui montre que leur existence est bien antérieure à cette époque. Bien qu’il n’existait pas encore de temples, les elfes déposaient des offrandes à l’intention de Gaela dans des grottes ou au pied d’arbres millénaires. Une vieille litanie prône qu’une âme enrichie par la créativité artistique perdurerait au-delà de la mort du corps.

Les tribus s’établissaient autour des points d’eau et des clairières, se déplaçant selon les saisons, les flux migratoires des animaux et la floraison des plantes. Leurs outils, bien que fabriqués à partir de matériaux rudimentaires comme le silex ou le bois, étaient méticuleusement ornementés. Même les pierres tranchantes, les manches de hache ou les paniers tressés étaient décorés de motifs spiralés ou de feuilles gravées. On trouve des traces de ces tribus primitives sur tout le continent de Grimm : certaines d’entre elles étaient donc très enclines à l’exploration. Cependant, aucune ne naviguait, car elles considéraient les océans comme hostiles, et les redoutaient profondément.

Ce que nous savons aujourd’hui de cette proto-civilisation repose donc sur une lecture croisée d’artefacts, de traditions orales et de manipulations arcaniques ou de divination, dont la fiabilité reste sujette à débat.

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