Visitation du sultan
Dans le désert brûlant situé au sud-ouest de Grimm, plus de deux siècles avant la Brèche, un peuple étranger avait fait son apparition de manière bien mystérieuse. Ces koshari, qui arpentaient les dunes et habitaient les oasis, vivaient de maigres ressources et craignaient les djinns qui régnaient alors. En espérant de beaux jours, les nomades se passaient entre tribus nouvelles et récits, les plus populaires étant ceux qui racontaient les exploits de celui qui avait fait d’un puissant djinn un fidèle ami : Aniddhan. On racontait qu’il avait eu plus d’une centaine d’enfants partout dans le désert, tous protégés par l’amour d’Al-Barteesh. L’un d’entre eux était Usahman, un poète nomade qui aimait partager ses qasida avec le grand Jann.
La légende dit qu’un jour le vil marid Ibleh-Zaar ordonna à un de ses redoutables ifrits de traquer la descendance d’Aniddhan. Le djinn servil du nom de Razal décida pour accomplir sa mission de s’introduire dans le corps d’un mortel en dévorant son qareen. Il jeta son dévolu sur un érudit avide du nom de Jofarr, à qui il promit un pouvoir sans limite en échange de son nom véritable avant de le soumettre à sa volonté. Avec son nouveau corps, Razal’Jofarr se mit à massacrer les héritiers du héros tout en semant la destruction sur son passage. Amoureux de sa famille et de son peuple, Usahman le rêveur ne pouvait pas ne rien tenter. Il implora Al-Barteesh de l’aider à arrêter la folie de Jofarr, le jann accepta et ils confrontèrent ensemble le possédé. L’ennemi était farouche, et comme l’affrontement se déroulait en plein jour, Al-Barteesh ne pouvait déployer toute l’étendue de ses pouvoirs. Le combat semblait perdu quand Usahman, prêt à tout, révéla son nom à Al-Barteesh afin de faire hôte de son propre corps. À contre cœur, le jann absorba le qareen de son ami afin de se protéger en lui de l’influence assommante du soleil qui le limitait. Armé de l’enveloppe d’Usahman, Al-Barteesh vainquit sans mal le puissant Razal, qui fut forcé de relâcher son emprise sur Jofarr.
Cet extraordinaire exploit érigea Al-Barteesh en tant qu’entité divine, et il fut très vite vénéré par une large partie des tribus du désert. Le brave Usahman, privé de son qareen, avait perdu son talent pour la prose et sombra dans la mélancolie. Afin de combler le vide que son ami ressentait, Al-Barteesh prit l’habitude de rejoindre chaque soir le corps de l’ancien poète. Jofarr, qui s’était mis au service d’Usahman pour se repentir, passait de longues nuits à boire les paroles du jann au travers de l’enveloppe de son maître, et rédigea de ses enseignement les premières pages de ce qui deviendra le Katoub al-Jann. Jofarr diffusa au travers des nomades la parole du dieu-djinn, et appela les peuples à le suivre dans sa grandeur. Rapidement, les habitants du désert étaient rassemblés autour du réceptacle d’Al-Barteesh, Usahman, qui prit la décision de dédier son être au koshari en tant que vaisseau divin pour permettre au dieu-djinn de les mener vers la prospérité. Le jann, qui avait depuis longtemps protégé la descendance d’Aniddhan, accepta de devenir le protecteur de l’ensemble du peuple koshar. Il annonça que les héritiers de la famille d’Aniddhan se mettraient à son service en tant que sultan pour gouverner le pays. Le sultanat de Shaar fut alors fondé par Usahman en 188 AB, et Jofarr devint le premier imam du nouvel empire.
Impact
La lignée du premier sultan amena l’union des peuples du désert vers de grands développements. Au sein de l’empire unifié par Al-Barteesh, les habitants de Shaar n’eurent plus à se plier au joug des djinns de jours et à la malveillance d’Ibleh-Zaar. Le sultan put repousser les bandits de la Mer Sèche, et commença le commerce avec Yafuò en 135 AB. L’import et l’export de marchandise permit des avancées impressionnantes sur le plan technologiques. Malgré son autarcie, Shaar devint rapidement un pays puissant et fier de sa culture.
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