Flèche de retour - Grimoire

Yasehl, cité des Arts

Événement

Date

182 PB

Ère

Presque un siècle après la fondation de Lavenden suite à l’effondrement du royaume d’Esbaahl, la Chambre des Mécènes décida en 180 PB d’organiser dans la ville de Yasehl un grand festival afin de célébrer les arts. Le succès de l’événement fut tellement retentissant qu’il fut décidé d’en faire une Biennale de grande envergure, notamment car le festival permit de faire découvrir l’immense artiste Svenn Motierre. La seconde édition de 182 PB est considérée comme le moment où Yasehl devint le point névralgique de la culture sur le continent de Grimm.

Contexte

Durant cette période, le pays de Lavenden était encore en pleine reconstruction suite au renversement populaire de 85 PB, l’élite bourgeoise qui dirigeait différentes instances gouvernementales des cantons s’efforçait de stabiliser l’économie. Le canton de Laven, représenté par la Chambre des Mécènes, était en concurrence directe avec celui de Noval et cherchait un moyen d’asseoir son ascendance. Au travers de politique favorable au mécénat d’artistes en tout genre, Laven était déjà parvenu avec les années à se construire une place dans le paysage culturel du bassin alboréen. Mais il était encore difficile de rivaliser avec le prestige des artistes aylonael d’Aelom’Sehl, qui disposaient d’un ancrage traditionnel qui avait traversé les siècles.

Les membres de la Chambre des Mécènes étaient malgré tout convaincus de pouvoir supplanter avec du sang neuf l’art vieillissant des elfes, en prenant le risque de les combattre frontalement. C’est dans cet esprit que la première édition du festival fut montée, en rassemblant tous les talents des différents courants artistiques alors en vogue. Cinq de ces courants se sont alors affirmés pour définir une nouvelle mouvance artistique : le Primordialisme, l’Affectivisme, le Véridisme, l’Allégorisme et l’Ontosophisme. Mais l’artiste qui fit le plus parler de lui était un sculpteur mécéné par Vernom de Myllir encore dénué de toute notoriété, un jeune humain du nom de Svenn Motierre qui ne se revendiquait lui-même d’aucun de ces courants. Son travail à tellement marqué les esprits que le festival finit par attirer des visiteurs venant de tous les pays situés aux alentours du bassin alboréen, et même au-delà. C’est suite à ce succès fulgurant que le festival qui devait rester un événement unique devint une Biennale à la décision unanime de la Chambre des Mécènes.

La ville portuaire de Yasehl, à la fois capitale du canton de Laven et du pays de Lavenden, était d’ores et déjà une des grandes puissances économiques de la mer alboréenne. Sa grande richesse était contrebalancée par de fortes inégalités sociales au sein de son peuple. Le festival permit de redynamiser certains des quartiers populaires de la ville, au grand plaisir de ses habitants, mais fut également très critiquée par les plus démunis pour sa débauche d’opulence.

Déroulement

Fort du succès de l’édition précédente, la Biennale de 182 PB put cette fois profiter du soutien commercial et financier des cantons censitaires de Lavenden, désireux de jouir du prestige de l’événement. Borderac au travers de ses denrées, Floren en déployant des artisans, Yvora en négociant des prix avantageux pour l’import de matériaux avec Cesteras, et Noval se contenta d’apporter un soutien symbolique. Des invitations furent lancées à toutes les grandes puissances du continent, qui dépêchèrent des émissaires et des artistes afin de représenter leur pays à la Biennale. On compta notamment des envoyés des royaumes de Larth et de Saûne, des Unions d’Ashandhun, de l’empire de Shaar, du Sénat d’Aelom’Sehl et même des baronnies d’Arbhelai.

La Biennale fut inaugurée lors d’une grande cérémonie sur la place du marché de la ville, pour présenter l’œuvre qui occupera dorénavant le socle qui jadis portait la statue de Tybalt d’Esbaahl. Il s’agissait d’une sculpture commandée par la Chambre des Mécènes à Svenn Motierre pour le peuple de Yasehl, qui fut acheminée depuis Strabia par la mécène Christelle de Rivière. L’impressionnant chef d’œuvre du nom d’Equilibrium plongea l’assemblée dans une transe contemplative qui remua grandement les esprits.

Outre le coup de théâtre offert par Equilibrium, de nombreux artistes se distinguèrent lors de la Biennale. Les différents mécènes avaient mis les moyens en œuvre pour mettre en avant leurs protégés, afin d’espérer remporter un maximum de prestige. Les cinq courants qui avaient émergé lors de l’édition précédente sont revenus de plus belle, confrontant leurs idées modernes et leurs valeurs au nom de la beauté. Cette lutte pour l’innovation artistique laissa peu de place aux délégations elfiques en présence, dont les artistes semblaient désuets en comparaison. La sénatrice Enolyn Raesehl, envoyée depuis la Cité d’Albâtre, redoubla d’efforts en vain pour promouvoir l’art elfe.

Amorce d’un soulèvement populaire

Equilibrium causa un tel émoi à son inauguration que certaines éminences de la Chambre des Mécènes se demandèrent s’il valait pas mieux qu’une œuvre de cet acabit ne rejoignit pas une collection privée, plutôt que de rester sur la place d’un quartier populaire. Les habitants de Yasehl étaient tant attachés à la sculpture qu’un mouvement populaire de contestation faillit bien provoquer une guerre civile.

Impact

L’ampleur et la portée de la Biennale éleva Yasehl au sommet de l’innovation culturelle, en créant par la même occasion des manières de penser nouvelles et un renouveau esthétique. La Chambre des Mécènes avait rempli son objectif initial, car cette effervescence est parvenue à détrôner les modèles éculés de l’art traditionnel aylonael, qui jusque là représentaient l’excellence. On estime que cette manœuvre contribua à accélérer le déclin de la culture aylonael et de l’influence du Sénat elfique, déjà bien entamé depuis le Concordat de la Réconciliation. C’est pour cela que Yasehl devint la capitale artistique de Grimm, et que cette deuxième Biennale marqua le début de l’époque de l’Hégémonie Humaine.

Les tendances artistiques développées au sein des différents courants se propagèrent avec le temps sur l’ensemble du continent, popularisant une nouvelle vision de l’art et du monde dans tous les pays.

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