La mort du roi Uthger, emporté brutalement par une maladie fulgurante, plongea le royaume dans le deuil. Sa grande œuvre au cours de son règne aura été de consolider l’unité des clans dénéliens pour en faire un royaume puissant. Malgré ses succès, l’équilibre du royaume était encore fragile et dépendait grandement de l’harmonie entre les différents clans dénéliens. Le monarque laissa derrière lui trois héritiers : l’aîné Clavel, la puînée Ieffa, et le cadet Baust. La couronne revint de droit à Clavel, qui depuis son plus jeune âge était préparé à ce jour dans le cercle des druides d’Aulvarn. Cependant, cette transition de pouvoir ne fut pas accueillie uniformément à travers le royaume. Clavel étant le favori d’Aulvarn, cette puissante faction avait tout fait pour faire de lui un roi susceptible de promouvoir leurs intérêts.
Cette rupture de l’équilibre des clans ne se fit pas attendre. Clavel montra dès le début de son règne un favoritisme marqué envers le clan d’Aulvarn, en attribuant des privilèges et des ressources supplémentaires à ce clan. Ce fut perçu comme une injustice par les autres clans, notamment Hevott, Rudierne, et même certains membres de son propre clan, Osimor. Bientôt, les clans se divisèrent : les uns, conscients de la manœuvre des Aulvarn, tentaient d’en profiter, tandis que d’autres luttaient farouchement contre ce qu’ils jugeaient être une farce politique. Ainsi, les anciennes rivalités commencèrent à refaire surface. Le clan Osimor, étroitement lié à celui d’Aulvarn grâce aux efforts de Uthger, commença à s’en désolidariser, les considérant comme fourbes et sans honneur. Les clans Hevott et Rudierne s’enflammèrent face à cet affront, qui leur faisait revivre l’humiliation d’avoir dû se soumettre après la défaite à Briggavel. Face à la discorde qui menaçait le royaume, les chefs s’exprimèrent d’une voix leurs craintes au roi afin de sauver ce qui pouvait encore l’être. Mais le jeune roi resta sourd à leurs doléances. Le règne de Clavel aurait pu mettre fin au rêve de son père si, trois années plus tard, sa mort accidentelle n’y avait pas coupé court. Le trône fût cédé par la suite à sa sœur, Ieffa d’Osimor, qui donna un nouveau souffle au royaume dénélien meurtri.