Caractéristiques
Taille moyenne
1m70 à 2m00
Espérance de vie
190 à 220 ans
Culture
Religion
Langage
La civilisation elfique habite Grimm depuis des temps très reculés. Bien que les traces les plus anciennes de leur culture datent d’environ 823 AB, on estime qu’ils étaient déjà sur le continent plus d’un millénaire avant cela. Ils se distinguent des humains par leurs oreilles en pointe et leur longue durée de vie. Leur corps est très sensible à leur habitat, capable de mutations drastiques en seulement quelques générations.
Le fondement de leur société s’articule autour des préceptes de leur déesse Gaela, avec un système de caste qui met les artistes au premier plan. Durant longtemps les elfes furent le peuple le plus influent du continent, avant que les humains prennent le dessus durant l’ère de l’Équilibre.
Les aylonael sont les descendants de la classe des créateurs, ceux qui ont pour mission d’honorer Gaela par l’exercice de l’art. Ils constituent la classe dirigeante du peuple elfe, et ont considérablement contribué à l’essor et au prestige de la culture elfique.
L’apparence des aylonael est le résultat d’une reproduction sélective correspondant aux canons de beauté inspirés par leur déesse. Leurs oreilles pointues sont plus longues et plus fines que celles des autres elfes. Ils ont les cheveux clairs, tout comme leur peau. Leur silhouette est généralement fine et élancée, malgré une musculature saillante.
Alors que les elfes vivaient encore en tribus nomades, les aylonael étaient déjà une caste dirigeante, notamment envers les vidzum qui étaient destinés à servir. Lors du Concile de la Chataignière en 543 AB, les tribus d’Aelom’Sehl autrefois désunies formèrent une fédération, à laquelle s’ajoutèrent par la suite les tribus des contrées de Brizh’Sehl au nord-ouest. Cette unification s’effectua par le biais d’un Sénat, et qui amena à de grands développements. Notamment quand en 471 AB une alliance avec les Unions naines permit la construction de la première grande ville elfique: la Cité d’Albâtre. C’est ici que les sénateurs installèrent leur siège, ce qui acheva cette centralisation du pouvoir qui s’opérait déjà.
Quand éclata la Révolte des Esclaves en 344 AB, les retombées économiques sur la société aylonael furent importantes. Si bien que lorsqu’un peu plus tard les premiers colons dénéliens arrivèrent, les rapports furent cordiaux bien que teintés d’une pointe de méfiance. Les elfes jugèrent plus sage d’entretenir des relations commerciales profitables avec ces nouveaux arrivants. Le gouvernement aylonael ne pensait pas que ces humains, qu’il jugeait sous-développés, poseraient la moindre menace. Mais leur expansion rapide et la montée en puissance du royaume de Larth devint un sujet d’inquiétude pour le Sénat, notamment pour les plus suprémacistes de ses membres. C’est dans ce contexte que fut votée au Sénat la Revendication de la Terre des Ancêtres en 42 AB, ce qui conduira plus tard à la Grande Guerre.
Durant le Confinement, le sénat perdit grandement de son influence alors que le peuple elfique est de plus en plus fracturé, notamment sur concernant la question de renouer une alliance avec les humains pour la Reconquête de la Surface. Si bien que l’ère de l’Équilibre donna la part belle à la culture dénélienne en plein essor. Cette déchéance fut encore aggravée lors du Concordat de la Réconciliation en 100 PB, où le Sénat elfique fut contraint de reconnaître officiellement leur culpabilité à propos de la Grande Guerre et officiellement renoncer à la pratique de l’esclavage, il dut rendre des comptes en conséquence pour les torts causés pendant le conflit.
Dans la culture aylonael, la création artistique occupe une place fondamentale, afin d’exprimer leur adoration pour la déesse Gaela qui a créé le monde. Cela comprend des pratiques telles que la sculpture, la poésie et la musique, mais également l’amour, la guerre et le jeu qui sont considérés comme des formes d’art. En revanche, l’art de la comédie est tabou car associé à Kain, l’aelom déchu.
Il était également coutumier d’asservir les classes et races jugées inférieures. Avant la Déclaration du Droit Naturel, on appelait vidzum les elfes qui n’avaient pas la force d’âme pour créer, et qui devaient donc assister les artistes dans leurs œuvres. Après cela l’asservissement entre elfes n’eut plus court, mais se poursuivit envers les autres races jusqu’à ce que l’esclavage soit définitivement aboli pendant l’Équilibre lors du Concordat de la Réconciliation.
Les aylonael parlent un dialecte elfique châtié, qui représente leur rang.
Le terme “vardael”, ou “elfe d’ombre”, s’emploie à partir de 519 AB suite à la Déclaration du Droit Naturel. Il vient remplacer l’appellation “vidzum”, qui signifie sans âme, pour désigner de manière moins péjorative les elfes qui étaient jusqu’ici asservis par les aylonael. Ils obtinrent ainsi leur citoyenneté et purent s’affirmer au sein du peuple elfique.
On trouve chez les vardael une plus grande variété au niveau de leur apparence physique. Ils ont souvent un teint de peau plus hâlé que leurs cousins aylonael, ainsi que la pilosité plus drue et foncée.
En tant que vidzum, les ancêtres des vardael étaient les esclaves des aylonael, prédestinés à servir les artistes. Ils n’étaient pour la plupart pas particulièrement maltraités, mais n’avaient également pas la possibilité d’agir en leur propre nom ni de posséder quoi que ce soit. Des idéaux progressistes en 519 AB ont amené à ce que les vidzum soient enfin reconnu comme citoyen de la fédération elfiques, et la pratique de l’esclavage se reporta sur d’autres races.
Dès lors, le peuple vardael put enfin se forger sa propre identité. Une grande partie d’entre eux décidèrent de rester vivre au sein de la confédération elfique, afin de vivre à leur compte du métier qu’ils exerçaient en tant qu’esclave. D’autres décidèrent de revenir à leurs origines en partant vivre en petites tribus dans des forêts encore sauvages, ce qui par exemple donna jour au pays indépendant d’Atiavard.
Malgré leur affranchissement, les vardael continuent de subir des discrimination vis à vis des aylonael. Bien que citoyens, très peu d’entre eux ont occupé des positions de pouvoir dans l’histoire du Sénat.
Le labeur des vidzum représentait le fondement de l’économie elfique avant que le Droit Naturel entra en vigueur. Les ancêtres des vardael s’occupaient de tout ce qui ne touchait pas à la création artistique: l’artisanat, le commerce, la logistique, l’agriculture… Ses savoir-faire constituent le patrimoine culturel des vardael, et ceux-ci sont transmis scrupuleusement de génération en génération.
Bien que la plupart des vardael continuent de vouer un culte à la déesse Gaela, on observe nombre d’entre eux se détourner de la déesse qui fut longtemps l’architecte de leur servitude. Certains décident de ne plus s’en remettre aux dieux, ou vont rediriger leurs croyances auprès d’esprits de légende encore plus anciens tels que les fées.
Les vardael parlent un elfique aux nombreux patois, héritages des tribus nomades des anciens temps.
Les deffael sont des elfes vardael qui ont décidé de fonder leur propre société en marge des aylonael, dans les profondeurs d’un pan encore inhabité des Monts Benadhun. Bien qu’ils se soient établis bien avant la Brèche, ce n’est vraiment qu’à partir du Schisme elfique en 34 PB qu’ils sont couramment désignés par ce terme qui signifie “elfe des ténèbres”.
L’apparence si particulière des elfes deffael est issue de mutations progressives provoquées par leur environnement souterrain. Leur peau a commencé à se ternir en passant d’un gris cendré à un noir charbon entre le début de la Colonisation Humaine jusqu’à la fin des Années Sombres. Leurs cheveux ont également blanchis et l’iris de leurs yeux a pris une teinte rouge sang.
Afin de fonder leur propre pays, un important nombre d’elfes fraîchement affranchis ont émigré vers une région réputée déserte des Monts Benadhun. La dangerosité de la zone ne leur permirent pas de s’établir en surface, c’est donc en exploitant d’anciennes galeries naines que les ancêtres des deffael montèrent leur première base. Cette petite colonies devint quelques décennies plus tard la grande ville de Kluzze. C’est également de nom de la famille qui a mené ces opérations, et qui prit la gouvernance de la ville au travers du chanoine dirigeant.
Les conditions rudes de leur habitat ont endurci ces elfes contraints de survivre, si bien qu’ils furent rapidement reconnus pour leur ténacité. Quand la Grande Guerre se déclara en 7 AB, le Sénat aylonael obtint leur concours dans l’effort de guerre au prix d’âpres négociations. Ce fut l’occasion pour Kluzze de marquer son indépendance en tant que nation par le biais de sa puissante armée. Quand la Brèche survint en interrompant les batailles, Kluzze dut faire face à l’instar des nains aux afflux de réfugiés de la surface. Le chaos inarrêtable de cet épisode leurs imposa d’accueillir les sinistrés sans distinction, mais une fois le tumulte passé la politique d’immigration de Kluzze ne cessa de se raffermir durant le Confinement. Cela mena à des répressions violentes et des purges impitoyables à partir de 4 PB quand apparut les premiers cas de Peste des profondeurs.
Le conflit ouvert entre humains et elfes s’étant arrêté sans réel vainqueur, le gouvernement de Kluzze entreprit de rediriger ses prouesses militaires à l’encontre des engeances. Ils le firent au nom de Gaela dans le but de purifier Grimm, son ultime chef œuvre. C’est ainsi que l’ordre des Chasseurs des Ombres fut fondé en 1 PB.
En 34 PB, le Sénat prit la décision de former une alliance avec les royaumes dénéliens en vue de la Reconquête de la Surface. Ce revirement politique fut vécu comme un affront pour le peuple deffael qui s’était engagé pendant la guerre. Sur l’injonction de la chanoinesse Saradrezza, le gouvernement de Kluzze se désolidarisa définitivement de la politique du Sénat.
En raison de leur apparence intimidante et de leur politique punitive envers les réfugiés de la Brèche, les deffael ont plutôt mauvaise réputation sur le continent. Le fait qu’on en rencontre très rarement en dehors de leurs cités souterraines alimente d’autant plus les sinistres rumeurs qui courent à leur sujet.
Les ancêtres des deffael ont quitté les forêts avec la ferme intention de fonder leur propre culture indépendante, en laissant derrière eux leur passé d’esclave. C’est d’autant plus vrai en ce qui concerne la famille de Kluzze qui fut un acteur important dans cette déconstruction des traditions aylonael.
Ils définirent à cet effet de nouvelles manières de vénérer la déesse Gaela. Cette nouvelle interprétation du culte renie la pratique artistique, car jugée orgueilleuse. Plutôt qu’imiter la création de Gaela, ils préfèrent la préserver en combattant ceux qui la menacent. C’est plutôt la force et non la créativité qui est valorisée dans la culture deffael.
La société deffael se compose de plusieurs grandes familles nobles, dont la position hiérarchique dépend de leur proximité avec la famille de Kluzze. Elle-même se décline en branches principales et secondaires qui se partagent l’administration du territoire.
La langue des deffael est un variant très proche de l’elfique commun. Même à l’heure de l’Équilibre, la langue commune est assez peu enseignée dans les communautés deffael.