Flèche de retour - Grimoire

Les Arts Occultes

La magie est une énergie restée pendant longtemps mystérieuse, capable de transformer la réalité. Sa pratique, d’abord marginale, a beaucoup évolué au cours des siècles, jusqu’à devenir une véritable institution d’érudits. On qualifie d’occulte toutes connaissances et pratiques liées à la magie, quelle que soit sa forme.

Histoire

Avant la théorisation proposée par Ivirr Bruinoir en 152 PB, la magie était un phénomène incompris et souvent craint. Les événements surnaturels étaient interprétés la plupart du temps comme des interventions divines ou des manifestations du destin. Ceux qui étaient reconnus en tant que mage avaient découvert leurs dons souvent par accident ou étaient dotés de prédispositions innées. La pratique de la magie semblait être le produit d’un instinct mystique, et très peu parvenaient à enseigner cet art.

Selon les cultures, les pratiquants de la magie étaient plus ou moins acceptés. Dans les premières sociétés elfiques, ce don avait parfois été perçu comme une bénédiction de Gaela, ou dans d’autres cas comme une corruption de Kain. Chez les dénéliens, il arrivait que certains villages fassent parfois appel à des sorciers pour certains services ou pour régler un problème, mais ceux-ci étaient marginalisés le reste du temps. Les koshari considéraient les pratiquants des arcanes comme des mortels d’ascendance djinn, et ceux-ci étaient contraints à une vie constamment surveillée auprès des imams. La possession de tels pouvoirs instiguaient la peur et on prêtaient souvent aux détenteurs de noir desseins, à tort comme à raison. Dans le cas des dignitaires religieux tels que les prêtres et certains druides, la magie était déjà bien plus socialement acceptée. Ceux qui était capable de prodiges par la dévotion étaient souvent appelés des faiseurs de miracles.

Au moment de la Brèche, c’est une méfiance encore plus grande qui anima les peuples traumatisés envers l’occulte. Des nations telles que Kluzze se mirent à interdire fermement la pratique des arcanes, au travers d’une lourde répression. Cet élan oppressif s’intensifia violemment pendant la Terreur, sous l’Inquisition de la Croix. Les pratiquants de la magie étaient impitoyablement pourchassés, capturés, soumis à la torture et exécutés en public pour hérésie. Seuls les miracles réalisés par les représentants religieux étaient tolérés, une situation qui perdura jusqu’à la révolution de l’Émancipation.

Pratiques avancées

Le développement du talent des mages a permis au cours du temps de développer de nouvelles techniques associant découvertes empiriques et élaboration scientifique. Ces nouvelles disciplines arcanes font généralement appel à plusieurs formes de magie combinées. Beaucoup de ces procédés virent le jour au sein des académies de magie, dont la première fut fondée à Avilonn en 141 PB.

Malédictions

Les malédictions, pratiquées depuis des temps anciens, étaient autrefois le plus complexe des sortilèges. Ce sort, presque toujours lancé à des fins funestes, est le résultat d’une profération chargée de haine et de rancœur. On dit qu’il faut pour la réaliser puiser dans les émotions les plus sombres de l’âme, et les canaliser par des formules et des rituels. L’efficacité semblerait également dépendre de la crainte que la malédiction inspire, que ce soit celle des victimes ou des témoins.

Une malédiction peut être dirigée contre des personnes, des lieux, des objets et même peut s’étendre à la descendance des individus visés. Les effets varient grandement, allant de la malchance persistante à des afflictions plus graves comme la maladie, la folie, ou des catastrophes naturelles. Les malédictions les plus puissantes sont celles qui se renforcent avec le temps, se tissant profondément dans le destin de leurs victimes. Historiquement, l’usage de malédictions a été un facteur clé dans la stigmatisation des sorciers et sorcières.

La levée d’une malédiction est une tâche complexe qui peut exiger l’intervention d’un mage expérimenté ou d’un prêtre versé dans les rituels de purification. Même les grandes académies de magie butent encore sur le fonctionnement et la nature de malédictions anciennes. Des théories stipulent que le vampirisme et la lycanthropie sont apparus par le biais de puissantes malédictions.

Nécromancie

Souvent associée à la magie noire, la nécromancie se décline en diverses pratiques visant à insuffler une nouvelle vie aux défunts. Sa forme la plus acceptée consiste à faire entendre la parole des morts, afin d’obtenir d’eux une sagesse perdue, des informations cruciales ou simplement une occasion pour les proches de faire leurs adieux. Cette pratique fait partie des usages courants des chamans des terres des Landes Croupies, au travers de l’Okak’Irrhokta.

Ce qui rend la nécromancie si abominable aux yeux de la plupart des peuples de Grimm est sans conteste la pratique qui permet de ranimer des cadavres. Les motivations qui tendent vers ces sortilèges impies peuvent varier, allant de l’espoir de faire revivre un proche décédé à l’asservissement d’un individu dans la mort. Le rituel utilisé pour la résurrection peut puiser dans différents types de magie, mais c’est le plus souvent la magie biotique qui sera utilisée afin de transférer de l’énergie vitale vers un corps inerte. Dans la plupart des cas, les sujets sont loin de récupérer toutes leurs capacités. Ils semblent souvent incapables de réagir à leur environnement immédiat, comme s’ils agissaient par pur réflexe. Cela permet aux mages sans scrupules d’en faire des serviteurs dociles, réceptifs à des ordres simples transmis par enchantement. Les nécromanciens les plus talentueux parviennent parfois à contrôler plus d’une dizaine d’individus simultanément. Cette pratique comporte des risques, car si le processus est mal dosé le nécromancien peut se retrouver totalement affaibli et les revenants seraient alors capables de se retourner contre lui.

Certaines résurrections sont plus complètes et permettent de restituer davantage de facultés mentales, souvent au prix d’un lourd sacrifice entraînant la mort. Dans les cas les plus impressionnants, le revenant retrouve également son ancienne personnalité ainsi que sa mémoire, comme si existait une forme de persistance de l’âme dans les corps qu’elles habitaient. C’est souvent quand une personne volontaire donne sa propre vie lors du rituel que l’on obtient ce genre de résurrection quasi-totale. On dit aussi que les formes les plus avancées de nécromancie permettraient également de prolonger considérablement la vie d’un individu.

Dans le milieu académique post-Brèche, les arcanes de la nécromancie sont toujours controversés. Néanmoins, son étude est parfois tolérée quand elle est appliquée dans un cadre éthique très réglementé, afin de permettre d’élargir le champ de connaissances sur la nature de l’âme. Certains gouvernement autorise également l’utilisation de la nécromancie dans un cadre judiciaire afin de permettre d’élucider un meurtre.

Alchimie de Transmutation

Cette pratique est un habile mélange entre l’alchimie classique et des formes avancées de magie corporelle. Les prémisses de cet art trouve ses racines dans des pratiques traditionnelles, basées sur la connaissance d’ingrédients naturels actifs. Ces recettes qui se passaient depuis des générations ont été étudiées afin de trouver des moyens de les améliorer par la magie. La transmutation arcane permit de développer des réactions permettant de révéler de nouvelles propriétés aux ingrédients, et de synthétiser certaines essences rares. Bien que cette pratique existait déjà avant l’apparition des académies arcanes, c’est avec ces dernières que les procédés se sont systématisés et popularisés.

La transmutation alchimique implique l’altération de la structure fondamentale des substances. Par exemple, un alchimiste pourrait transformer un métal commun en un précieux, ou concocter des élixirs qui confèrent des capacités surhumaines telles que la guérison accélérée, la force augmentée ou même la capacité de voler temporairement. Ces transformations dépassent le cadre de la chimie : elles nécessitent l’infusion d’énergie magique, selon des formules strictes et des savoirs occultes.

Dans les sphères militaires et aventurières, les potions de transmutation offrent des avantages tactiques considérables. Cependant, cette discipline requiert une grande prudence : les substances créées peuvent avoir des effets secondaires imprévus aux conséquences graves, tant pour l’utilisateur que pour l’environnement. Certaines substances peuvent entraîner des intoxications et des dépendances graves quand elles sont trop souvent consommées.

Enchantement d’artefact

Avant que l’enchantement ne se développe, les objets magiques étaient extrêmement rares. Il arrivait qu’on trouve par hasard des artefacts aux capacités surnaturelles inexplicables, des talismans maudits ou des reliques sacrées aux pouvoirs conférés par les dieux. On disait que seules certaines créatures mythiques, telles que les fées, étaient capables d’infuser durablement de la magie dans un objet. Pourtant, certains mages d’exception dans l’histoire étaient parvenus à accomplir cette prouesse et étaient particulièrement prisés. C’est avec la recherche menée dans les académies arcanes à partir de 148 PB qu’on parvint enfin à maîtriser cet art raffiné, et que le métier d’enchanteur devint bien plus courant.

Le processus consiste à  insuffler un fragment d’essence spirituelle dans ces artefacts, afin qu’une fraction de l’âme du mage en fasse persister les propriétés magiques. Cette pratique demande une grande force de volonté de la part de l’enchanteur, et demande une implication émotionnelle parfois douloureuse. L’enchanteur doit se lier lui-même à l’artefact avant de pouvoir lui accorder des pouvoirs. Avec le temps, des méthodes furent développées pour faciliter le processus, comme l’inscription de runes d’ancrage ou l’ingestion de psychotrope.

Les objets enchantés varient grandement en fonction de leur usage. Il peut s’agir d’amulettes protectrices, offrant chance ou résistance aux afflictions, comme d’objets plus actifs comme des armes magiques ou des tapis volants. Ces derniers nécessitent néanmoins souvent un entraînement spécifique pour leur utilisation. L’innovation apportée par le Sceau de Véto créé par l’artiste Svenn Motierre permit de développer des objets dont les effets magiques se déclenchent sous certaines conditions, rendant l’enchantement encore plus versatile.

Comme toute pratique magique puissante, l’enchantement d’objets n’est pas sans risques. Un enchantement mal exécuté peut avoir des conséquences imprévues, allant de l’inefficacité de l’objet à des effets néfastes pour l’utilisateur. De plus, la question éthique se pose car la manipulation de l’âme est mal acceptée, notamment dans certaines religions.

Divination

De tout temps, des devins ont prétendu pouvoir lire le futur, avec plus ou moins de succès. Le désir de découvrir son avenir constitua souvent le gagne-pain de charlatans avides trompant les plus crédules, mais des formes de divination plus authentiques furent élaborées par différents mages et érudits. La divination se base sur l’idée qu’il est possible de percevoir des informations qui échappent au commun des mortels. Cette pratique requiert souvent l’utilisation de techniques et d’outils spécifiques, tels que des boules de cristal, des cartes, ou des méthodes rituelles comme la lecture des viscères. Chaque méthode de divination possède ses propres traditions et nécessite une compréhension profonde de la symbolique et des énergies sous-jacentes.

La lecture des flux de la magie naturelle fait souvent partie des processus de divination, car elle permet de baser ses prémonitions sur la perception des forces qui régissent le monde. Les oracles étaient donc souvent des éveillés particulièrement prodiges, capables d’entrevoir des fragments de futur ou à déchiffrer des vérités cachées dans le présent. Il n’est pas rare que ces pratiquants fassent également appel aux divins pour obtenir des visions prophétiques. On dit qu’une grande sensibilité et ouverture d’esprit sont l’apanage de ceux qui peuvent entendre les messages subtils de l’univers.

Ce champ d’étude reste souvent entouré de scepticisme et de mystère. Les défis rencontrés par les devins incluent non seulement la complexité de leur art, mais aussi la difficulté de communiquer leurs visions et interprétations à un public parfois incrédule. De plus, la nature énigmatique ou ambiguë de leurs prédictions peut entraîner des malentendus ou des interprétations erronées. C’est pour cette raison que même au sein des académie arcane ce champ est délaissé, car son étude se heurte rapidement à des approximations qui questionnent la fiabilité et le bien-fondé de cette discipline.

Création de Golem

On donna le nom de Golem aux créatures créées artificiellement par magie. C’est un art complexe qui fut développé pour la première fois à Avilonn dans le cadre d’un projet de recherche dirigé en 143 PB par la sorcière Aramessa, actuelle directrice de l’académie.

La création de golem nécessite à la fois une grande habileté et une profonde compréhension des forces vitales. La première étape est le façonnement d’un corps fonctionnel à partir de matériaux spécifiques, qui peuvent varier du simple argile, à des métaux, ou même bien plus rarement d’éléments intangibles tels que le feu. Le cœur de ce processus réside dans l’enchantement d’un artefact qui insuffle la vie à cette forme inanimée, appelé l’Œil du golem. Cette étape cruciale exige un apport d’énergie vitale, souvent fournie par le mage lui-même ou par un autre sujet vivant. La nature du golem dépend fortement du matériau utilisé pour sa création ainsi que de la qualité de l’énergie vitale qui lui est infusée. Un golem fabriqué à partir de matériaux robustes comme la pierre ou le métal sera naturellement plus résistant, tandis qu’un golem composé d’éléments plus flexibles aura des capacités de mouvement supérieures. L’intelligence et la capacité d’agir de manière autonome d’un golem dépendent de la quantité et de la qualité de l’énergie vitale qui fut insufflée dans l’Œil.

Les golems, très prisées à Yrdhin, sont souvent utilisés pour des tâches nécessitant de la force ou de l’endurance supérieure, comme le travail physique intensif ou même des rôles de gardiens. Cependant, la création de golems n’est pas sans poser des questions éthiques, en particulier lorsqu’elle implique l’utilisation d’énergie vitale d’autres êtres. Les mages irresponsables qui puisent l’entièreté de l’énergie vitale de personnes sacrifiées pour créer des golems plus intelligents et dociles soulèvent des inquiétudes morales majeures.

Invocation et Voyage interplanaire

Depuis l’apparition de la Brèche qui répandit sa destruction sur le monde Grimm, l’existence d’autres plans de réalité devint une vérité indiscutable. De nombreux érudits à la lumière de ce fait se sont penchés sur la possibilité de communiquer avec ses mondes étrangers. C’est finalement la théorie de l’Emboîtement des Imaginaires, écrite par Ivirr Bruinoir en 152 PB, qui donna les bases de l’art délicat de l’invocation qui sera porté par des figures pionnières telles que Ranffri Delenel. En utilisant les éclaircissements nouveaux concernant la nature de la magie et du monde, des méthodes visant à franchir les barrières entre les plans virent le jour au travers du réseau des académies arcanes. Ces pratiques avancées, bien que comportant de nombreux risques, portaient en elles des opportunités potentiellement infinies d’exploration et de connaissances.

L’invocation consiste à affaiblir les frontières de la réalité pour entrer en contact, voire attirer des entités d’autres plans d’existence. Les mages spécialisés dans cette discipline doivent maîtriser un éventail de connaissances et de techniques pointues afin d’accomplir le rituel nécessaire. Plusieurs étapes cruciales doivent être prises en compte, à commencer par le dessin d’un Cercle d’invocation. C’est un motif élaboré, généralement tracé à la craie, complété par des éléments catalyseurs pour cibler le monde souhaité. Afin d’affaiblir la réalité pour permettre une faille, il faudra faire usage d’un Paradoxe. Il s’agit plus communément d’un agent olfactif augmenté par des procédés alchimiques de transmutation, souvent sous forme d’encens. Pour se protéger de l’entité planaire invitée de force, il faudra bâtir une Égide entre elle et l’invocateur. C’est un dispositif de protection contre les forces corruptrices des plans alternatifs, prenant fréquemment la forme d’une barrière délimitée par des bougies enchantées. Pour finir, l’asservissement du visiteur planaire doit se faire au travers d’un Contrat. C’est un accord magique établi avec l’entité invoquée, parfois formalisé sur un support physique, comme une inscription sur un talisman. Le contrat s’achève dès lors que ses termes sont remplis, ou par la destruction de son support.

Les voyages interplanaires sont une extension de l’invocation, où les mages cherchent non pas à faire venir des entités d’autres plans, mais à voyager eux-mêmes à travers ces frontières. Les recherches sur le sujet ont pendant longtemps buté, si bien que beaucoup d’érudits jugeaient que c’était impossible. Les expérience dans ce domaine sont souvent découragées en raison des dangers inhérents à de tels voyages. Pourtant, des chercheurs audacieux parvinrent au prix de grand sacrifice à partiellement démêler ce mystère avec quelques tentatives de portail réussies.

Les pratiques d’invocations et de voyages interplanaires ne sont pas sans risques, et sont mal perçue par le grand public en raison du trauma qu’a causé la Brèche. Les entités invoquées peuvent se montrer hostiles ou trompeuses, et les barrières affaiblies entre les mondes peuvent entraîner des conséquences imprévues, telles que des fuites d’énergie ou des altérations de la réalité. De plus, les voyages dans d’autres plans exposent les mages à des environnements inconnus et potentiellement dangereux, où les lois de la physique et de la magie peuvent être radicalement différentes.

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