Représentation
Symbole
Culte
Origine
Autour de 309 AB
Nom des pratiquants
Enfants d’Eognus
Représentants
Druide, Druidesse
Type de croyance
Monothéiste
Divinité
Eognus
Le dieu Eognus est une divinité dont le culte est apparu dès les premiers temps de la Colonisation Humaine. C’est un dieu martyr en constante lutte contre sa nature chaotique, faisant de lui à la fois un protecteur et un destructeur du monde. Il porte l’univers sur ses épaules, veillant constamment à ne pas le briser par amour de la vie qui s’y trouve. Tel le feu, il consume tout ce qu’il touche, tout en enveloppant le monde d’une chaleur bienveillante. Afin de guider les humains, son essence divine se divise sous la forme d’esprits d’apparence animale appelés les Sentinelles, qui représentent les différents aspects de la déité.
Le culte d’Eognus tirerait ses origines d’anciennes croyances humaines antérieures à leur arrivée sur Grimm en 309 AB, alors qu’ils habitaient encore Madhur. Plutôt que le Dieu-terre, certains clans vénéraient des esprits représentés par des animaux sauvages, invoqués pour leur sagesse et leur protection. Les druides étaient alors les intermédiaires entre ces esprits et les humains, et occupaient une place importante au sein des clans. Alors que d’incessantes guerres secouaient Madhur, la parole d’un mystérieux prophète aux cheveux rouges annonça une terre promise, offerte par un certain dieu. C’est ainsi que des clans tels que Aulvarn lancèrent des expéditions, qui mèneront à la découverte de Grimm.
Alors que les premières colonies s’implantaient, les humains, maintenant appelés dénéliens par les elfes, vécurent un revirement dans leur croyances religieuses. Il se mirent à croire en une entité divine qui les avait menés à Grimm et qui veillait sur eux, que les druides nommèrent Eognus. On dit qu’il est possible que cette nouvelle foi ait été inspirée du modèle elfique et la déesse Gaela, bien que la figure d’Eognus s’en distingue sur de nombreux points. Les dénéliens se tournèrent vers un dieu compatissant, aux préceptes diamétralement opposés à ceux des belliqueux fidèles du Dieu-terre qui avaient fait de leur terre natale un champ de bataille.
C’est malgré cela que des conflits territoriaux entre les différents clans des colonies ravivèrent les combats. Les guerres claniques du Tumulte furent remportées par le clan Osimor qui s’octroya par la même occasion un droit divin quand Uthger se fit sacrer roi en 278 AB. C’est donc sous l’égide d’Eognus que le nouveau royaume dénélien vit le jour. Cette légitimité divine du pouvoir royal s’estompa à l’époque confuse du Défilé des Rois, avant se réaffirmer au couronnement du roi Arthegon en 147 AB. Au cours de ces dynasties, la foi pour Eognus s’est grandement propagée au travers des cercles druidiques, notamment ceux du clan Aulvarn qui disposaient d’une haute autorité sous le royaume d’Uthger. Quand le royaume de Saûne fut fondé par le chevalier Gerhartt en 67 AB, une nouvelle interprétation d’Eognus vit le jour quand il fut introduit aux druides locaux qui vénéraient encore les esprits anciens de Madhur.
Après la Brèche et la Reconquête de la Surface, le culte d’Eognus connut une période de déclin. Pendant l’Hégémonie humaine, l’idée d’un martyr divin pour trouver refuge dans la religion devint moins convaincante. Eognus reste néanmoins la divinité officielle des royaumes rattachés à l’ancien territoire de Saûne ainsi que Larth et ses vassalités.
Les druides d’Eognus affirment que c’est l’appel du dieu qui permit le salut des clans dénéliens, en leur permettant de trouver un nouveau foyer sur les terres de Grimm. C’est une figure paternelle compatissante, dont l’étreinte chaleureuse est aussi la cause de l’inévitable destruction du monde. Ainsi, ce dieu s’efforce de protéger ses enfants du mal qu’il engendre malgré lui.
Le dieu Eognus est souvent imaginé de manière très abstraite, comme un entité transcendant l’être, et il est très rare de le voir représenté sous les traits d’un humain. Il est en revanche bien plus fréquent de voir des portraits de ses Sentinelles qui représentent les différents aspects de son essence divine. On dit que les racines luminescentes que l’on trouve dans les souterrains, les asteravein, sont les bras d’Eognus qui enlacent les profondeurs de la terre pour maintenir le monde.
Étant condamné à soutenir le monde en permanence, le dieu Eognus sépara son essence en plusieurs aspects afin de pouvoir apporter son soutien aux populations. Ces aspects sont dépeints sous des formes animales qui rappellent les esprits vénérés par les dénéliens autrefois.
On les appelle les Sentinelles. Elles ont chacune un nom et des caractéristiques propres, qui représentent les aspects de l’être qui animent l’âme des hommes et des femmes. En envoyant ainsi ses humeurs aux mortels, Eognus leur donne la force de réaliser leur potentiel avec la bienveillance d’un père aimant. Les Sentinelles sont particulièrement vénérées dans les zones rurales, où l’on préfère avoir foi en ces déités proches des anciens esprits de Madhur.
Mirr, l’esprit taupe, est connue pour son esprit pragmatique et incorruptible. Elle protège l’intégrité de ceux qui l’invoquent, en les prévenant de la tentation du pouvoir et des réalités illusoires. C’est elle qui a la charge de juger les âmes après la mort, veillant à ce que chacune trouve sa voie vers un destin équitable.
La louve Ienna est la Sentinelle de la vertu et de la famille. C’est son nom qu’on emploie quand on prie pour la bonne santé de ses proches, ou quand on se jure fidélité. La vie s’épanouit sous son regard bienveillant, car elle apporte sa bénédiction aux cultures et aux femmes enceintes.
La Sentinelle Luharn est le renard qui incarne l’ambition et la créativité. Il apporte courage aux intrépides qui avancent malgré la crainte, et qui s’arment de ruse pour reprendre l’avantage. Les artistes tout comme les inventeurs le remercient aux moments où l’inspiration s’éveille en eux.
Gorhein, le blaireau sage, est le gardien de la mémoire et des ancêtres. C’est la Sentinelle du temps qui, en préservant les traditions séculaires, offre un refuge stable pour les opprimés par les incertitudes. Il observe scrupuleusement les cycles temporels et les aléas du destin infini.
On dit que c’est grâce à Zanni, la belette, que les humains peuvent vivre assurément libres. Cette Sentinelle apporte fortune à ceux qui lui accordent leur confiance, afin que les individus ne se laissent pas entraver par le doute. C’est elle qui permet aux esprits de rester ouverts, et saisir les opportunités.
La Sentinelle Apenon, représentée sous la forme d’une jument, incarne la compassion d’Eognus, mais aussi la prudence. C’est elle qui incite les humains à se montrer généreux, surtout envers ceux qui sont dans le besoin. Elle donne espoir aux plus démunis, tout en les mettant en garde contre les fourberies déguisées en actes de bonté. Elle est très appréciée, surtout des mendiants et des prostituées.
Le jar Grahonn est la Sentinelle de la persévérance, d’aller au devant de ses problèmes pour les affronter sans détour. Il prône la franchise et le courage de s’indigner contre les injustices. Les guerriers font appel à lui pour combattre avec honneur et canaliser leur colère. Une parole mesquine ou un délit de tricherie sont toujours un affront envers cet intraitable esprit divin.
Teol est un fier rouge-gorge, animé d’une passion capable de réunir les peuples. On dit que son chant est capable d’enflammer les âmes les plus résignées, afin de les amener à œuvrer en commun vers une harmonie solidaire. Cette Sentinelle est le moteur de l’amour dévoué et désintéressé, celui qui donne la force de protéger ses proches.
La Sentinelle gardienne du savoir, Umhevar le hibou, incarne l’essence même de la sagesse. Les érudits font souvent appel à lui dans leur quête de la vérité et dans la découverte du sens profond des choses. Il appelle les mortels à la sérénité qui permet de remettre en question sa vision du monde, et atteindre un nouveau niveau de conscience.